Seize mois à barouder autour du monde en vélo n’ont pas entamé notre enthousiasme pour d’autres vacances vélo. Au contraire, nous avons gardé cette soif de rencontres et de découvertes de même que ce sentiment de liberté inégalable.
Angèle grandissant et prenant poids et taille, nous avons dû légèrement adapter notre configuration de voyage en abandonnant la 5ème roue de notre attelage. Il devenait en effet de plus en plus difficile pour Fred de continuer à tracter Angèle dans une remorque à l’arrière du vélo. La solution, que nous avions déjà envisagée pour notre long voyage, était un tandem assis-debout (Pino Hase). Angèle étant un peu trop petite à l’époque, nous avions abandonné l’idée. A l’occasion d’une rencontre avec Yvan, Magali, Félix et Annel-Lyse, une famille bretonne au Vietnam, nous eûmes l’occasion d’observer ce tandem en action et fûmes totalement conquis. Nous n’avons pas raté l’occasion lorsque la famille bretonne décida de revendre le tandem. L’aventure pouvait continuer.
Pour cette semaine de vacances de Pâques, c’est l’aventure avec un petit «a»: une semaine en voyage itinérant en France et à l’hôtel. Le luxe quoi… Après tout seize mois sur la route,c’est un voyage, une semaine coincée entre deux autres de travail, ce sont des vacances. Ce n’est pas pareil… Il faut aussi tenir compte d’autres paramètres pour le début avril: les températures pendant la nuit peuvent encore être fraîches et les campings pas tous ouverts. Nous réservons donc le cyclo-camping pour l’été.
Pour déterminer où aller, nous avons retourné dans tous les sens les cartes des voies vertes que nous affectionnons particulièrement pour leur tranquillité et leur esprit nature. Afin de mettre toutes les chances de notre côté au point de vue météo, nous visons la moitié sud de la France. Après une étude relativement succincte des possibilités, nous optons pour un parcours de Valence à Dijon. La distance prévue est d’environ 350 km en 6 étapes. Nous ne prévoyons pas plus de kilomètres au quotidien car nous savons que des imprévus en rajoutent suffisamment tels une piste fermée, un hôtel de l’autre côté de la ville ou simplement un aller-retour au resto le soir.
Au fait, notre ami Audax Jackie habite près de notre point de départ. Ce sera l’occasion de passer lui dire bonjour. C’est donc de Chantemerle-les-Blés, à une vingtaine de kilomètres au nord de Valence que nous partons. En plus de passer une chouette soirée en sa compagnie, Jackie a accepté de nous aider pour le stationnement de notre véhicule pendant une semaine. Merci l’ami.
Les étapes sont donc : Chantemerle-les-Blés –Vienne –Neuville sur Soane, Mâcon, Buxy, Beaune et Dijon. Les logements sont tous réservés pour éviter les mauvaises surprises. Il ne reste plus qu’à pédaler.Cette fois ci, nous essayons de limiter les bagages mais nous n’avons pas vraiment l’esprit minimaliste. Et s’il fait très froid ? Prenons les doudounes (qui ont d’ailleurs été utiles pour les promenades hors vélo). Et s’il fait chaud ? Prenons la crème solaire et des cuissards courts, on ne sait jamais. Pour référence, dans la Loire à la même période de l’année, nous étions allés acheter de la crème solaire en urgence. Cette fois ci, elle ne servira pas, dommage.
Dès les premiers tours de roue nous ressentons ce sentiment de liberté que nous aimons tant et celui-ci s’amplifie au fur et à mesure que nous nous éloignons de la voiture restée derrière nous.
Jackie nous amène jusqu’à Saint Vallier où nous nous engageons sur la «Via Rhona» que nous suivons jusqu’à Lyon. La «Via Rhona» est une voie cyclable reliant le Lac Léman àla Méditerranée sur plus de 800 km. Au vu du nombre de cyclo-voyageurs que nous croisons, le sens logique sur la «via Rhona» semble être celui de la descente vers le Sud. Pour notre part, nous remontons. Probablement encore une preuve de notre habitude à ne pas faire comme tout le monde. Par contre, ces chemins sont tranquilles, presque toujours séparés de la circulation automobile et offrant de jolis points de vue.
A Lyon, nous admirons le confluent entre le Rhône et la Saône. La traversée de Lyon est facile car nous sommes un tranquille lundi de Pâques et que la ville possède des infrastructures pour les cyclistes qui nous laissent rêveurs. Nous nous arrêtons une vingtaine de kilomètres après Lyon. Là aussi tout est calme et même de trop: tous les restaurants sont fermés… Nous devons nous contenter d’une assiette kebab comme repas principal.
C’est désormais la Saône que nous longeons et qui nous guide jusqu’à Mâcon. Les rives du fleuve sont restées sauvages. Nous roulons sur un chemin de halage dont de nombreuses parties sont non revêtues.
Nous sommes enchantés par la tranquillité du fleuve et son côté naturel. Nous n’y croisons que quelques randonneurs pédestres. La pluie s’invite malheureusement pour notre arrivée à Mâcon et elle continuera à copieusement nous arroser le lendemain matin.
Après Mâcon, nous empruntons la ‘voie verte de Bourgogne’ passant par Cluny et Taizé. Par manque de temps et également parce que nous ne savons où parquer en sécurité nos vélos chargés, nous faisons l’impasse sur la visite des ruines de la célèbre abbaye. Nous nous rattrapons le jour suivant en visitant les magnifiques hospices de Beaune. Nous faisons également quelques kilomètres le long du Canal du Centre.
La dernière étape vers Dijon est viticole, une belle promenade au milieu des grands crus. Au final, nous aurons roulé plus de 80% sur des voies vertes et pour le reste sur des routes tranquilles.
Une belle semaine comme nous les aimons, dans la nature où nous pouvons nous ressourcer en attendant les vacances estivales en cyclo-camping.