Liaison en ferry entre l’Alaska et l’île de Vancouver
Pour la traversée de la Colombie-Britannique nous avons délaissé les vélos au profit du ferry. Les raisons de ce choix sont multiples. Tout d’abord cette province du Canada étant très étendue, il nous aurait fallu près de deux mois pour la traverser selon son axe nord-sud sur des routes perçues comme peu intéressantes par les autres cyclistes dont nous avons parcouru les blogs. Ce temps gagné nous pourrons le passer plus tard sur la côte ouest des États-Unis. Une autre raison est que cette croisière assez réputée nous permettra de découvrir le pays sous un autre angle, celui de la mer. Enfin ces quelques jours sans vélo nous permettront de récupérer un peu de nos efforts de ces deux derniers mois.
La traversée de 3 jours au total qui s’étend sur plus de 1500 km à vol d’oiseau se divise en deux parties. La première est opérée par l’Alaska Marine Highway entre Skagway et Prince Rupert et dure près de 43 heures. La seconde reliant prince Rupert’s à Port Hardy tout au nord de l’île de Vancouver dure 16h et est opérée par BC Ferries.
Comme décrit dans l’article précédent, nos derniers jours sur le sol de l’Alaska à Skagway se passeront sous la pluie. Nous profitons d’une brève éclaircie pour démonter la tente au terme d’une courte nuit. Nous embarquons vers 6h du matin sous la pluie qui s’est remise à tomber. Nous nous dirigeons sans tarder dans la cabine que nous avons réservée pour être plus à l’aise. Angèle est surexcitée de voir la mer à travers le hublot de la cabine. De notre côté nous nous affairons à étendre nos affaires afin de les faire sécher. Après le petit déjeuner une sieste s’impose. Nous ne sortirons pas beaucoup de la cabine en cette première journée et nous contenterons d’admirer les paysages très couverts mais néanmoins somptueux au travers de la fenêtre.
Cette “autoroute” de la mer que nous empruntons est surnommée “inside passage” car elle passe entre la côte et les nombreuses îles très étirées et parallèles à cette dernière. Cela fait que la mer est très calme et que le bateau ne tangue pratiquement pas ce qui n’ est pas pour nous déplaire. A part quelques saumons et des otaries lors d’une escale nous n’ observons pas d’autres animaux marins. L’ arrivée au terminal de Prince Rupert se fait vers 1h du matin.
Après avoir rapidement complété les formalités douanières d’ entrée au Canada nous nous installons au terminal voisin dans l’ attente du ferry de 7h30 vers Port Hardy. Sitôt embarqués nous nous installons dans de confortables fauteuils où nous nous endormons rapidement afin de compenser un peu d’une nuit sans sommeil.
Ce bateau est plus moderne que le précédent et les fauteuils installés face à de grandes baies vitrées nous permettent d’ admirer à la fois les paysages et la vie marine. Ainsi nous observons un banc de baleines, des dauphins sans oublier des saumons et des aigles.
Nous débarquons vers 23h30, il fait nuit noire et c’ est à l’aide de nos phares accompagnés d’un couple de cyclistes suisses que nous rallions un camping situé quelques km plus loin. Heureusement que nous avons l’habitude de monter la tente et que nous pouvons à présent le faire même en pleine nuit.
Port Hardy – Port Mc Neill
En déficit de sommeil nous ne roulons qu’une courte première étape sur l’ île de Vancouver. Une route bien plate, un macadam bien lisse et un léger vent de dos rendent cette étape très facile. La seule difficulté de la journée sera de pousser nos montures sur les 200 derniers mètres de piste en côte très raide afin de rejoindre le camping.
Sitôt installés nous nous rendons compte que la jante de la route arrière du vélo de Muriel est fendue sur 2 cm… Comme il s’agit d’une roue de 40 rayons nous savons qu’il ne sera pas facile de trouver une nouvelle jante et de faire faire un nouveau rayonnage en cette partie de l’île très peu peuplée. Nous espérons que la roue tiendra encore 200 km jusqu’à la première “vraie” ville où nous sommes certains de trouver des vélocistes qui pourront nous dépanner.
Dès le lendemain matin nous reprenons la route mais elle s’arrêtera malheureusement après 9km. La jante a complètement rendu l’âme dès la première descente. Sur ce coup là nous avons été trop naïfs. Un pick-up nous ramène au camping que nous venons de quitter. Comme cette journée est fériée en BC nous devons attendre le lendemain avant de rendre visite au vélociste local dont nous venons juste d’apprendre l’rxistence… Nous profitons du temps offert pour faire la lessive et mettre le blog à jour.
Fred se rend chez le réparateur de vélo dès l’ouverture le lendemain matin et en revient avec une nouvelle roue de seulement 32 rayons mais qui devrait tenir jusqu’ à San Francisco. L’ancien moyeu est mis au fond d’une sacoche et nous espérons en refaire une nouvelle roue lors de notre passage en Belgique au mois d’octobre.
Nous passons l’après-midi devant un livre pour Muriel et en activité geocaching autour du camping pour Fred et Angèle.
Port McNeill – Campbell River
Nous reprenons la route après ces 2 jours de repos forcé. 2 km plus loin Angèle crie car elle n’a plus le coussin Minion emballé dans son sac étanche qu’elle porte constamment sur les genoux la journée et qui lui sert d’oreiller pendant la nuit. Nous déchargeons rapidement un vélo et Fred fait demi-tour à la recherche du coussin. C’est les mains vides qu’il revient ½ heure plus tard… Angèle pleure toutes les larmes que ses yeux peuvent donner d’ avoir perdu son “ami”. Les recherches de Muriel sont également vaines et nous soupçonnons fortement que le touriste descendu après nous du camping ne l’ait ai ramassé et conservé pour le sac étanche. Il ne se sera sans doute pas rendu compte du mal occasionné. Nous nous promettons de le remplacer dès que possible.
Port McNeill – Campbell River (du 3 au 5 août)
L’île est généralement partagée en 2 parties : la partie nord considérée comme plus nature et à la météo plus fraîche et humide et le sud plus urbanisé mais à la météo plus clémente, Campbell River constituent la charnière entre les 2 régions.
Nous repartons donc avec un stock de nourriture de 3 jours, aucun ravitaillement n’étant possible pour cette partie nord. C’est également pour nous la dernière occasion de faire du camping sauvage. Ainsi la première nuit nous plantons la tente tout au bord de la rivière.
L’aspect nature est toujours présent mais en beaucoup moins sauvage que dans les régions précédemment traversées. Au niveau des difficultés sur la route, il y a du dénivelé, les côtes sont plutôt longues mais avec des pourcentages pas trop élevés rendant le parcours plus roulant que dans le Yukon ou en Alaska.
Arrivés à Campbell River c’est de justesse que nous trouvons un emplacement pour la tente car la ville est une véritable station balnéaire et les campings affichent complets ou refusent carrément les tentes.
Campbell River – Parksville (du 6 au 9 août)
Nous entrons à présent dans la partie sud de l’île qui est beaucoup plus urbanisée et où les stations balnéaire s’enchaînent. Il n’y a que 2 routes: l’autoroute et la route côtière que nous empruntons et qui est malgré tout plutôt chargées. Excepté quelques côtes de ci de là le parcours est relativement plat et peu intéressant.
Quelques points d’intérêt: des cervidés et leurs faons aperçus quotidiennement jusque dans les jardins des maisons du centre ville, les otaries et phoques nageant en bord de mer et les nombreux buissons de ronces couverts de mûres que nous dégustons à longueur de journée.
A Comox nous logeons chez Lori qui est elle-même voyageuse à vélo de longue date et qui connaît les besoins de gens comme nous.
Nous passons une journée de repos à Parksville et en profitons pour nous balader sur la plage et visiter l’exposition internationale de sculpture en sable 🙂
Même si la météo s’améliore sensiblement nous gardons toujours nos vestes de pluie et polaires à proximité.
Parksville – Victoria (du 10 au 12 août)
Désormais il est possible de choisir des alternatives aux routes fréquentées. C’est plus long, beaucoup plus vallonné avec des côtes courtes mais très rapides mais c’est sans regret que nous les empruntons pour leur tranquillité. Les paysages sont plus ruraux, les champs, prés et vignobles remplaçant les forêts.
Dans un grand magasin nous retrouvons un nouvel oreiller Minion pour le plus grand plaisir d’Angèle.
Lors de notre dernière étape sur l’île nous prenons un ferry ce qui nous permet ensuite de rentrer dans Victoria par le Nord via des pistes cyclables ombragées.
Depuis quelques jours la météo est nettement plus clémente et nous devons ressortir la crème solaire rangée dans le fond d’un sac depuis le Mexique.
Victoria est la ville la plus importante de l’île de Vancouver (la ville de Vancouver ne se trouvant pas sur l’île du même nom !). Nous sommes accueillis chez nos hôtes Warmshowers David et Kerry qui nous autorisent à planter notre tente dans leur jardin.
Lors de notre journée de repos à Victoria nous allons visiter les phoques de la matinée et prenons l’ambiance de la ville qui nous apparaît très verte et à la qualité de vie appréciable. Nous allons également échanger un matelas pneumatique défectueux. Nous avions acheté ce dernier dans un magasin de randonnée en Belgique (Lecomte à Waterloo) qui après contact avec le fabriquant Exped avait pu nous confirmer le remplacement possible et sans frais chez un autre revendeur de la marque partout dans le monde!
Ceci clôture notre séjour au Canada. Demain nous repassons aux USA.
Nouvelles hors article
La mise à jour du blog étant pour le moment techniquement difficile (nous logeons souvent dans des campings sans wifi et sans accès possible aux données mobiles) nous avons un certain retard dans sa rédaction.
Actuellement nous avons traversé l’état de Washington aux USA et sommes en Oregon. Merci d’être toujours aussi nombreux à nous suivre et même si le blog nous le faisons également pour nous cela nous encourage.
A bientôt pour la suite de nos péripéties 🙂